Pétrole : «Développement dur» et «développement flou»

L’actualité récente met en évidence plusieurs enjeux importants, mais sa couverture nous confronte à une ambiguïté importante quant à notre développement. Keystone sera vraisemblablement approuvé dans les prochains mois, pas une surprise de toute façon. Il est fort probable que Énergie-Est le sera aussi. Le résultat sera, d’ici deux ou trois ans, un accès aux marchés internationaux pour environ 2 millions de barils de pétrole par jour issu des sables bitumineux. En parallèle aux nouvelles et aux débats sur les pipelines, le prix du pétrole a baissé de façon marquée, entre autres en raison d’une baisse des importations par les États-Unis, qui produisent depuis quelques années de grandes quantités de pétrole (et de gaz) de schiste. Cela met ses (anciens – et futurs…) fournisseurs à la recherche de nouveaux clients.

La question du véritable coût associé à l’exploitation du pétrole

Un élément de base dans l’analyse qu’il faut faire de la situation est le coût de la production de ces nouvelles sources de pétrole. La production du pétrole des sables bitumineux nécessite un prix du baril au-delà de $100 le baril, sauf pour certaines productions déjà en cours; ces dernières exigent quand même un prix dépassant le $80, celui qui a cours actuellement. On lit que l’exportation par Suncor du pétrole des sables bitumineux à partir du port de Sorel est suspendue actuellement…

Projections pour le pétrole d'ici 2030

 

Un autre élément de base concerne le rendement énergétique (ÉROI : retour en énergie sur l’énergie investie) de ces nouvelles sources non-conventionnelles de pétrole, et dont on n’entend pas parler du tout. Alors que le rendement des premiers gisements de l’Arabie Saoudite était d’environ 100 barils produits pour un baril équivalent investi (un ÉROI de 100), l’ÉROI de la moyenne mondiale actuelle est d’environ 17, une énorme perte de rendement, pour la production, et pour l’économie. Pire, le rendement des sources non conventionnelles est en-dessous de 10 pour le pétrole de schiste, histoire des coûts énergétiques (et monétaires par conséquent) des forages requis en continu, en-dessous de 5 pour celui des sables bitumineux, histoire des énormes quantités d’énergie nécessaires pour extraire le pétrole des sables et pour le rendre utilisable par la suite.

Un dernier élément concerne le véritable portrait économique de la situation des pays producteurs. D’une part, il est reconnu par presque tous (mais les Républicains aux Congrès américain et les Conservateurs au gouvernement canadien font exception) que le PIB est un mauvais indicateur de notre progrès, même si tout le monde continue à l’utiliser. Les PIB des provinces productrices au Canada et des États producteurs aux États-Unis sont en hausse importante depuis quelques années, en lien avec l’importante activité correspondante nécessaire pour assurer l’exploitation des gisements; cette activité influe de façon également importante sur le PIB du Canada et des États-Unis. Un jugement favorable par rapport à cette activité fondé sur le PIB néglige le coût des externalités de la production et de la consommation, maintenant reconnu comme élément incontournable du portrait, du calcul des bénéfices, même par le FMI. Le coût de ces externalités est finalement et en grande partie le coût des changements climatiques.

La question du véritable rendement, pour la société, de cette exploitation

L’ÉROI bas de cette production d’énergie «non conventionnelle» influe assez directement sur l’économie et sur la société. D’analyses dont les conclusions sont presque une évidence suggèrent qu’il faut un ÉROI d’au moins 10 pour qu’une source d’énergie réponde aux besoins fondamentaux des sociétés modernes.

Au prix actuel du pétrole, la production venant des gisements non conventionnels n’est pas rentable et le pétrole qui circule est souvent produit à perte. Seuls les gisements conventionnels, comme ceux du Moyen-Orient, peuvent se faire à profit au prix actuel, et même là, de nombreuses pays producteurs ont utilisé les revenus venant des prix forts depuis les premières interventions de l’OPEP dans les années 1970 pour soutenir une activité sociale nécessitant ce même prix fort, peu importe le coût de la production elle-même.

Finalement,le pétrole conventionnel constitue toujours une part importante de la consommation actuelle, et l’ÉROI d’environ 17 répond raisonnablement bien aux nécessités sociétales de base ; il reste que dans les 15 prochaines années, ce pétrole conventionnel occupera une part de moins en moins importante dans l’approvisionnement global (voir le graphique, et cliquer dessus pour explication). L’ÉROI global baissera progressivement et les sociétés contemporaines un peu partout ressentiront la baisse de rendement comme une pression sur leur développement et sur le bien-être en général de leurs populations. Ceci sera parce de plus en plus des ressources de ces sociétés seront investies dans la «simple» production de l’énergie, laissant de moins en moins pour les activités «discrétionnaires» que la production «nette» permet.

Tout aussi important, et en relation directe avec cette situation, le prix du pétrole va retrouver un niveau assez élevé, au-dessus de $100 le baril, puisque la production de pétrole non conventionnelle (et les budgets de nombreux pays producteurs) exigent un tel prix pour assurer une rentabilité dans l’opération. L’expérience des dernières décennies – incluant, on peut soupçonner, celle récente de l’absence de reprise depuis la Grande Récession – associe de tels prix à des récessions. Pour Tim Morgan, dans Perfect Storm, il s’agit dans un proche avenir d’une «récession permanente».

Nos sources d’information et d’opinion sur les défis pétroliers

C’est dans un tel contexte que les interventions récentes d’André Pratte dans La Presse deviennent intéressantes, même si elles sont partielles et semblent impliquer des contradictions quant au positionnement du journal. Le 6 novembre, Pratte souligne que «si les prix reste relativement bas au cours des prochaines mois, les répecussions seront multiples, notamment sur l’économie canadienne, sur les finances des gouvernements et des consommateurs, et sur la lutte contre les changements climatiques». Curieusement, il ne le dit pas explicitement : ces répercussions seront négatives dans tous ces cas. Il est revenu sur la question le lendemain, le 7 novembre, en insistant sur le cas de la lutte contre les changements climatiques. Il y note que les chances d’un accord à Paris en décembre 2015 «paraissent minces … presque inexistantes.» Il conclut en notant que «le seul temps qui compte pour les républicains, c’est celui qui les sépare de la prochaine élection présidentielle». Curieusement encore, il ne mentionne pas qu’au Canada la prochaine élection aura lieu quelques semaines avant la tenue de la COP21. Si le gouvernement Harper est encore au pouvoir, nous connaissons la position qui sera prise par le Canada – et par l’Australie, et par …

Pratte revient sur la question une troisième fois le 13 novembre, pour souligner l’intérêt symbolique de l’entente entre la Chine et les États-Unis sur une réduction de leurs émissions de GES, en notant que les objectifs des deux pays sont «nettement insuffisants» devant les calculs du GIEC et de l’Agence internationale de l’énergie; la situation est préoccupante «si le GIEC a raison», conclut-il. Pratte aurait pu se référer aux rapports que je commente dans ce blogue depuis quelques mois déjà, rapports préparés pour aider les pourparlers en vue de la conférence à Paris en décembre 2015, pour voir jusqu’à quel point ces engagements sont insuffisants en dépit de mesures proposées très exigeantes, voire irréalistes. Est-ce que sa mise en question possible du travail du GIEC représente un élément de ce que nous verrons se développer dans les prochains mois, un discours ciblant des réductions insuffisantes et se satisfaisant de l’énorme progrès qu’elles représentent par rapport au néant d’avant?

L’année qui vient sera en effet intéressante à plusieurs égards face aux enjeux climatiques et économiques. Sans aucun doute, l’ensemble des pays trouveront un moyen de conclure quelque chose à la COP21. Le grand mérite des rapports récents, dont celui du DDPP et celui de Calderón et Stern, est qu’ils centrent leur travail sur le budget carbone établi par le GIEC et ne pourront vraisemblablement pas reculer devant les discours qui se préparent. Nous voyons déjà, avec l’entente Chine-États-Unis, que le processus risque fort de déraper et de perdre de vue l’objectif reconnu par presque tous les pays, soit d’éviter un réchauffement au-delà de 2 degrés C. Il n’est pas clair si Pratte ouvre une telle porte pour La Presse. Pour le moment, il insiste sur le discours, sur le caractère symbolique de l’entente.

Au cours de l’année, si le prix du pétrole reste bas, il y aura sûrement des grincements de dents face au déclin de l’économie canadienne et des finances des gouvernements, souligné dans son éditorial du 6 novembre. Si le prix remonte, comme il semble très probable, le rôle des sables bitumineux redeviendra problématique. Leur rentabilité retrouvée amènera leur exploitation continue, voire augmentée (avec de nouveaux pipelines dans le portrait), et leur part dans l’augmentation des émissions canadiennes soulignera de nouveau la contradiction, autant pour le Canada que pour de nombreux autres pays, de freiner l’exploitation pour permettre le respect du budget carbone établi par le GIEC.

Tout au long de l’année, Alain Dubuc a rejeté dans La Presse les thèses qui semblent inspirer les récents éditoriaux de Pratte sur la situation américaine, en mettant l’accent sur la situation au Québec et au Canada. En janvier, il intervenait en appui au Manifeste qui faisait la promotion de l’exploitation pétrolière au Québec (les liens seront à mes articles dans ce blogue, qui contiennent les liens aux éditoriaux), tout en faisant des critiques qui étaient finalement elles-mêmes objet de critiqueEn mars, il intervenait pour critiquer le rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, soulignant que ses analyses et ses recommandations ne cadraient pas avec les visées du gouvernement péquiste (et encore moins avec celles du gouvernement libéral actuel, pourrait-on ajouter). En juin, il critiquait, pour une énième fois, les groupes environnementaux et leur position face à l’exploitation pétrolière.

Le thème de ses interventions : il ne faut pas penser qu’il y a contradiction entre le développement économique (ici pétrolier) et les préoccupations environnementales. Probablement son intervention la plus claire était celle du 11 juin, sous le titre «La doctrine du développement dur», très critique du gouvernement Harper. Le texte mérite citation, tellement il met en évidence les lacunes dans les débats actuels, lacunes qui deviennent de plus en plus évidentes. Dubuc propose, à la place d’un «développement dur», un développement flou, qu’il confond avec le «développement durable» et qui n’est absolument pas une question d’équilibre :

L’essence même du développement durable, c’est de trouver un équilibre entre les deux objectifs, de doser la croissance, de l’assortir de garde-fous pour qu’on puisse s’occuper des deux à la fois… Il y a une voie du milieu entre le développement sans entraves dont rêve M. Harper et le refus global des groupes écologistes qui s’opposent à toute forme de développement des hydrocarbures: contre les gazoducs, contre le gaz de schiste, contre l’exploration du pétrole dans le golfe.

Il est vrai que l’extraction du pétrole issu des sables bitumineux a un impact environnemental plus marqué que celle du pétrole conventionnel, quoique moins qu’on le croit. Mais c’est une source importante de pétrole, encore nécessaire pour des décennies, qui réduit la dépendance du continent au pétrole importé, qui est un facteur important de croissance – 2% du PIB canadien en 10 ans selon le Fonds monétaire international -, et qui comporte d’autres avantages économiques, y compris pour le Québec, en améliorant la balance des paiements et en gonflant les revenus de l’État. (italiques les miennes)

On peut lire Pierre-Olivier Pineau sur quelques éléments de la problématique, mais, comme Dubuc et même Pratte, il ne rentre pas dans l’analyse du défi chiffré soulevé par le DDPP et qui est beaucoup plus important que nous voulons l’admettre: finalement, le respect du budget carbone est inatteignable en maintenant en même temps la volonté de la croissance économique.  L’aut’journal, pour sa part, a déjà souligné le défi dans un texte de Pierre Dubuc en février dernier, commentant un autre éditorial d’André Pratte, «Obama doit dire oui» – sur le projet Keystone XL.

Changement d’orientation possible à La Presse?

Ce qui est le plus intéressant dans les éditoriaux récents de Pratte en commentant les élections américaines et l’entente Chine-États-Unis est que ceux-ci se situent maintenant dans le contexte établi (après l’éditorial de Dubuc) par les efforts du DDPP et de Calderon et Stern. Ses efforts, ses rapports, prennent les cibles établies par le GIEC comme point de départ. Dubuc semble tout simplement présumer qu’il sera presque business as usual à l’avenir, et a préféré flotter dans le flou à cet égard, dans son éditorial de juin, plutôt que de reconnaître les chiffres :

Pour que ce pétrole puisse contribuer à notre mieux-être, il faut le désenclaver, trouver des façons de le faire sortir des Prairies. Et pour pouvoir le désenclaver, il faut répondre aux inquiétudes que suscitent les sables bitumineux, en tempérant le rythme de leur développement, en investissant davantage pour réduire leurs effets négatifs, et en intégrant tous leurs coûts, comme le suggérait lundi la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Mais on est loin du compte. Lundi, M. Harper parlait encore de «taxe carbone tue-emplois».

Implicite dans ses propos est la contradiction qui a fait que rien de ce qu’il décrit n’a pu être adopté, et cela depuis des décennies. Devant les défis chiffrés présentés par le DDPP, l’approche proposée par Dubuc s’avère d’un flou extrême. Pratte pour sa part ne parle pas beaucoup de la situation canadienne dans ses récents éditoriaux, sauf pour souligner que le prix bas actuel du pétrole fera mal à l’économie. Ce que l’on est en droit d’attendre des éditorialistes de La Presse est une clarté à cet égard, dans les mois qui viennent. Les réductions d’émissions requises du Canada représentent un défi tout aussi colossal que ceux des États-Unis et de la Chine, reconnaissant la différence d’échelle. Déjà, le chapitre sur le Canada publié par le DDPP n’arrive pas à proposer une gestion de l’exploitation des sables bitumineux dans le cadre que le projet établit ; je commente la situation dans mon dernier article.

Les prochains mois feront vivre aux éditorialistes de La Presse, peut-être, la même expérience qu’ont vécue l’ensemble des intervenants qui ont fait échouer Copenhague, et qui ne trouveront pas de solution adéquate pour Paris en 2015…

MISE À JOUR:  Le 16 novembre, dans La Presse, Charles Coté publie un article sur le budget carbone, citant Damon Matthews de l’Université Concordia pour les informations concernant le budget carbone. Partant de ces calculs, finalement ceux du GIEC, Renaud Gignac a publié le portrait du budget carbone pour le Québec plus tôt cette année, pour l’IRIS. J’en ai déjà parlé, à quelques reprises.

MISE À JOUR 2: Le 17 novembre, Pratte revient sur le sujet avec un éditorial «Obama a tort». Il y critique les raisons avancées par le président Obama pour possiblement refuser Keystone XL, et termine en insistant sur ce qui semble être le fondement de sa position: «[Elle telle décision] ferait du tort à l’économie de leur plus grand partenaire commercial.» Pratte présume (comme moi) que des pipelines (Keystone XL aussi, d’après moi) seront approuvés, que de toute façon le transport par rail sera utilisé le cas échéant et que l’exploitation des sables bitumineux va se poursuivre. C’est dans ce contexte que je trouve la seule façon de comprendre Pratte: les impératifs économiques vont assurer la poursuite de l’exploitation et c’est inutile de s’y opposer. Au minimum, nous sommes en droit d’attendre de Pratte sa façon de voir comment le Canada pourra gérer le défi des changements climatiques comme tous les pays doivent le faire. C’est à soupçonner qu’il pense que le Canada n’a pas de rôle particulier à jouer et pourra continuer comme si rien n’était…

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5 Commentaires

  1. Personnellement je n’accorde pas beaucoup d’attention aux écrits d’André Pratte et Alain Dubuc; je sais à peu près toujours d’avance ce qu’ils vont écrire dès que je lis le début de leurs texte.

    A. Dubuc a trouvé un seul scientifique à nommer dans le rapport de la Commission sur les Enjeux Énergétiques et j’ai eu droit à cette attention:
    « …Marc Durand, le chouchou des écolos parce qu’il ne croit pas au potentiel de l’île d’Anticosti. »
    (http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/alain-dubuc/201402/25/01-4742429-energie-un-rapport-qui-tourne-en-rond.php) et ce n’était pas très rigoureux comme analyse !

    • J’avais bien revu la référence au chouchou en relisant les textes de Dubuc. Ce que je souligne dans mon texte est que La Presse constitue une des principales sources d’information pour la population du Québec sur ces questions, et l’ensemble des textes suggèrent une possible réalisation par les éditorialistes du journal qu’il y a peut-être problème – à moins de mettre en question le travail du GIEC. Le texte de Charles Coté de ce matin suggère qu’ils ne le feront pas, et voilà, cela mettra les éditorialistes de La Presse devant les mêmes constats, le même mur, que les auteurs du DDPP, tout comme Calderon et Stern…

      À noter que le Manifeste pour le pétrole que Dubuc commentait ne comporte aucune source scientifique, les références étant limitées exclusivement à des économistes.

  2. Comme Harvey Mead, j’ai noté ce subtil changement de ton dans les éditoriaux de La Presse. Mais je doute que ce soit relié à une soudaine conversion à l’écologie. Je suis sûr que Pratte sacrifierait volontiers (et de ses propres mains!) tous les chevreuils d’Anticosti si on y trouvait du pétrole en quantité exploitable.

    Je pense que deux facteurs justifient cette apparente volte-face de La Presse:

    1. les bénéfices économiques d’Énergie Est et des autres projets pétroliers apparaît de plus en plus incertaine;

    2. le manque d’acceptabilité sociale, en dépit de la propagande des pétrolières, laisse entrevoir la possibilité d’une nouvelle vague d’agitation sociale, comme en 2012.

    Du coup, le jeu n’en vaut plus autant la chandelle.

    Quant aux faibles prix du pétrole, il est clair que cela ne peut pas durer, puisque cela ne reflète ni la rareté de la ressource, ni son coût marginal d’exploitation. Au cours actuel, l’investissement va rapidement chuter dans le pétrole de roche-mère et au rythme d’épuisement actuel de ces puits, leur production aura baissé de 85% d’ici deux ans. Le surplus se sera évanoui et le temps de réinvestir, il va y avoir une relative rareté.

    Je m’attends donc à ce que le prix du pétrole se fixe à environ 120-125$ le baril d’ici deux ans. C’est le prix qu’il faut pour que les rendements sur les investissements pétroliers présentent une rentabilité acceptable en ce moment. Il y a trop d’anecdotes et de chiffres qui suggèrent que même à 100$, l’industrie de la fracturation perdait lentement sa chemise.

    • Le facteur qui me semble le plus intéressant dans tout cela est la reconnaissance (à moins d’un rejet des calculs du GIEC) du budget carbone. Les éditoriaux de La Presse jusqu’ici n’en tiennent pas compte, et il change carrément la donne. Pratte note qu’une hausse du prix joue en faveur d’une réduction des émissions par une réduction de la consommation; elle joue également en faveur d’une reprise de l’exploitation des sables bitumineux et l’augmentation de nos émissions – et dans tout cela, on ne note pas que la production américaine dans le schiste comporte le même effet que celle ici dans les sables bitumineux.

      Tenir compte du budget carbone dans un tel contexte est ce qui semble échapper aux efforts du DDPP, y compris pour le Canada..

      • Phililppe Gauthier

        À ma connaissance, ils n’ont jamais formellement nié les calculs du GIEC, ils en ont toujours reconnu l’importance… en insistant sur la nécessité de trouver un «équilibre» avec la croissance économique. Bref, ils en acceptent les chiffres, mais refusent d’en tirer les conséquences.

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