25 questions sur le crime du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic

Mon dernier article sur les principes qui devraient être reconnus pour bien promouvoir la résistance a eu un écho chez les gens impliqués dans les suites de la tragédie de Lac-Mégantic l’an dernier. Ils ont publié l’automne dernier un texte pour souligner la paralysie des interventions traditionnelles de mobilisation. Ils l’ont traduit tout récemment, laissant en place l’ensemble des questions posées dans la première version et presque sans identifier les prochaines étapes qu’ils voudraient promouvoir eux-mêmes. Le texte a été écrit par Liette Gilbert de l’Université de York, à Toronto; d’autres articles ont été préparés par Mark Winfield, également de l’Université de York, sur l’ensemble de la problématique actuelle en ce qui concerne la production et le transport de pétrole. J’ai pensé qu’il serait intéressant de faire paraître ici cette histoire de 25 questions qui, même si certaines semblent avoir trouver réponse, semblent en même temps et comme partie du processus en générer davantage.

Harvey L. Mead

 

Lac-Méaantic photo

 

25 questions sur le crime du 6 juillet 2013 à Lac-Mégantic 

Aujourd’hui, nous sommes en mesure de constater que bon nombre de nos questions n’ont toujours pas encore été éclaircies ou élucidées.

Même s’Il faut toutefois reconnaître que la Ville de Lac-Mégantic et le ministère de l’Environnement du Québec (MDDLCC) ont amélioré la communication auprès des citoyens, les ateliers de participation citoyenne de la Ville en sont un bel exemple, les travaux de décontamination et de reconstruction du centre-ville, eux, sont loin d’être terminés et posent encore pour ne pas dire davantage de questionnements. Le casse-tête est loin d’être résolu…

De concert avec Mme Gilbert, j’aimerais donc les adresser à nouveau auprès des politiciens et, plus spécifiquement, auprès du gouvernement Harper.

Est-ce qu’une véritable justice sera rendue après le dépôt du rapport final du Bureau de la sécurité des Transports (BST) du Canada, le 19 août prochain? Permettez-nous d’en douter. Les ploutocrates, personnages ou corporations très riches qui exercent par leur argent une influence politique, mènent le bal un peu partout sur la planète et ce, plus particulièrement depuis l’arrivée de la mondialisation des marchés. Dans notre cas, on pourrait parler d’Irving, de World Fuel pour ne nommer que quelques pétrolières, mais aussi pourrions-nous ajouter certaines grandes banques, compagnies pharmaceutiques et d’assurance et autres milliardaires.

Ce n’est certes pas aux contribuables québécois, ni même aux Canadiens à payer toutes les factures attribuables à la tragédie du 6 juillet dernier, mais malheureusement, au printemps dernier, le gouvernement Harper a rejeté du revers de la main sa responsabilité. Deux articles de mai 2014, éloquents et aux commentaires instructifs, traitent de ce sujet, l’un dans L’actualité, l’autre dans La Presse.

Jacques Vandersleyen, consultant en sécurité ferroviaire et chargé de cours à l’Université du Québec à Rimouski, estime que Québec est dans son droit d’exiger qu’Ottawa resserre la sécurité ferroviaire à Lac-Mégantic. Si le fédéral avait correctement appliqué les normes, dit-il, le train de Lac-Mégantic ne se serait jamais immobilisé sur une voie principale à Nantes, le soir fatidique. «Les dispositions réglementaires étaient très précises, mais elles n’étaient nullement appliquées», juge M. Vandersleyen. Dans un autre communiqué, ce dernier ne comprend pas comment le ministère des Transports du Canada a fermé les yeux et n’a pas sanctionné MMA dès la première infraction: 7600 infractions en dix ans et aucune amende. La ploutocratie, ça vous dit quelque chose maintenant ?

Les citoyens devront se mobiliser de plus en plus. Partout dans le monde, des groupes environnementaux et associations communautaires se manifestent sporadiquement. Parfois de belles victoires, mais au prix de combien d’années de travail, de persévérance et de bénévolat, pour ne pas dire d’apostolat. Il faudra passer de la résilience à la résistance. Qui sait? Peut-être que de fil en aiguille, certains d’entre nous irons rejoindre le rang des sympathiques Raging grannies ou des futurs raging grandpas…

André Blais, résident de Lac-Mégantic

 

 

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