ROEÉ: Regroupement des organismes environnementaux en énergie – le 22 octobre 2013

La conférence, présentée le 22 octobre 2013, cherchait à montrer le cadre résolument économique et dépassé des institutions responsables des projections officielles sur la production et la demande en énergie. L’Agence internationale de l’énergie (AIÉ) de l’OCDE, l’Energy Information Administration des États-Unis, l’Office national de l’énergie du Canada, la Régie de l’énergie du Québec et même le ministère des Ressources naturelles du Québec font leurs calculs en projetant (i) la croissance conçue comme nécessaire pour maintenir le développement économique, ensuite (ii) la production d’énergie (en très grande partie toujours fossile) nécessaire pour maintenir cette croissance, que les agences reconnaissant comme dépendant d’une énergie disponible et pas trop chère, pour ensuite et souvent (iii) réviser leurs projections, et pour la croissance et pour la production d’énergie, lorsqu’elles se trouvent confrontées à la réalité et les erreurs dans leurs projections antérieures. Voir une récente conférence de Steven Kopits de Douglas-Westwood pour une rare et brillante analyse de cette approche aux projections énergétiques fondée sur la demande plutôt que sur l’offre. On peut également visionner la présentation.

La plus récente illustration de cette tendance qui fausse tout effort de formuler des politiques énergétiques appropriées est celle de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, qui tient une consultation à l’automne de 2013. La Commission retient les projections de l’ONÉ qui prévoit que, en 2030, le Québec consommera 28% de plus d’énergie, et que la consommation d’énergie fossile et les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmenteront d’environ 25%. Ceci est en contradiction avec ce qui semble constituer les objectifs prioritaires de son mandat et d’une éventuelle politique gouvernementale qui découlera de son rapport, soit de réduire la dépendance du Québec d’énergie importée (en escamotant la nécessité de devenir indépendant d’énergie fossile) et de réduire les émissions des GES. Alors que le gouvernement propose de réduire ces émissions de 25% d’ici 2020, la Commission suggère dès le départ qu’elles vont augmenter d’environ 25% d’ici 2030, soit un écart de 50% entre la volonté et la réalité.

 

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