Le comité du Québec du Groupe interministériel sur le développement durable du gouvernement fédéral a tenu son atelier biennal le 19 mars dernier à Montréal. Formé en 1995 et composé de cadres, surtout du secteur de l’environnement des différents ministères, le groupe a proposé comme thème « Le développement durable en période de transformation ». La présentation du Commissaire à l’environnement et au développement durable (CEDD), qui quitte son poste à la fin de mars, a permis de réfléchir sur le peu de progrès en la matière depuis la création du poste il y a 17 ans, tout en signalant la façon dont le gouvernement fédéral a réussi à placer l’ensemble de cet engagement sous la responsabilité d’une «agence non centrale», le ministère de l’Environnement. Il est désolant est de voir que le gouvernement provincial a suivi ce modèle, mettant la responsabilité pour la mise en oeuvre globale de la Loi sur le développement durable, sous la responsabilité de son agence non centrale, le ministère de l’Environnement.
Comme au fédéral, le Commissaire provincial relève du Vérificateur général, sous le nom de Commissaire au développement durable. Il faut noter que le CEDD par intérim Ron Thompson a signalé dans deux rapports, en 2007 et 2008, le peu d’écoute de la part du gouvernement fédéral des rapports précédents s’étalant sur 10 ans. Rien ne suggère que cette situation a changé pendant les cinq dernières années. Le Groupe fédéral, de par sa composition, souligne le détournement de l’attention des défis du développement lui-même en cherchant à résumer cela sous la rubrique de l’environnement – le nom même du CEDD souligne la confusion, prétendant distinguer l’environnement du développement (durable ou non).
J’ai déjà souligné dans un article récent les faiblesses qu’il faut noter face aux rapports des vérificateurs généraux (dont ceux des commissaires), faiblesses auxquelles je reviens régulièrement dans ce blogue. Dans ma présentation à l’atelier, je propose que le concept même de « développement durable » appartient désormais au passé, les quelque trois décennies pendant lesquelles nous avons essayé de promouvoir une intégration des enjeux sociaux, économiques et environnementaux ayant, finalement, abouti à un constat d’échec.
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